En 1763, à la Grande Veine (8 morts) : fait extraordinaire : l'incendie dura douze ans
En 1771, au Puits Luquet (10 morts)
Le 22 octobre 1775, à la Grande Veine (12 morts)
En 1784, à la Grande Veine (3 morts)
Le 3 août 1831, à la Grande Veine d'Epinois (36 morts)
Le 6 mars 1852, au Longterne Ferrand (71 morts) :
Vers six heures du matin, le 6 mars 1852 au charbonnage n° 1 du Longterne Ferrand, un palefrenier commet une imprudence fatale : il ouvre sa
lampe pour voir clair afin de puiser de l'eau. Et c'est le désastre, le grisou explose. Sur 76 ouvriers qui se trouvent au fond, cinquante-neuf vont
rester à jamais emmurés à trois cents mètres de profondeurs. Sur les dix-sept que l'on remonte, deux le sont à l'état de cadavre, les quinze autres
souffrent de blessures plus ou moins graves.
Au moment de l'explosion, neuf ouvriers se trouvaient à proximité du puits, dont le palefrenier imprudent. Sept autres travaillaient
au « troussage », à cinq cents mètres du puits ; il s'agit de Jean-Philippe et Pierre-Joseph Faidherbe, d'Auguste Pernet, de Félix Debiève,
d'Antoine Liévin, de Modeste Cronchart, et du porion Auguste Dufour.
Soixante mineurs travaillaient à l'extrémité de la costeresse, à sept cents mètres du puits. Les sept derniers, atteints très faiblement par
la secousse, regagnent en hâte la surface par les échelles. Le porion Dufour et Jean-Philippe Faidherbe redescendent aussi-tôt pour porter
secours à leurs camarades. Des neuf qui avaient pris place aux abords du puits, deux sont précipités dans la potelle et noyés : les deux
chargeurs au cuffat. Un conducteur de chevaux, lancé dans les chaînes dudit cuffat, sera retrouvé tenant encore son fouet en main.
Le petit Gabriel Roucoux, à vingt mètres du puits, s'en tire avec une égratignure à la jambe gauche. Mais un autre enfant, le petit
Jean-Baptiste Dufrasnes, de Thulin, meurt, horriblement défiguré. Furgisse Delcroix, Alphonse Populaire, Alexis Durieux, et P.-Jh. Roucoux
subissent des blessures graves.
Pour sauver les mineurs ensevelis, il aurait fallu déblayer sur 450 mètres. La vie de soixante hommes était à ce prix. Or, on savait que ces
malheureux étaient vivants, et on espérait beaucoup dans le courage et l'énergie du porion Aland Vallée, de Wihéries, un homme qui savait
remonter le moral et qui se trouvait là, avec ses deux enfants. Hélas, on ne parvint jamais à aller au-delà des deux cents cinquante mètres,
en dépit de la ténacité des sauveteurs. Les soixante mineurs en perdition avaient un cheval. Ils l'ont sans doute dépecé. Mais quelle tragédie
s'est passée derrière les éboulis ? Combien de temps a duré leur agonie. On frémit, rien que d'y penser.
Le Roi envoya un secours de deux mille francs. Le 12 avril 1852, les travaux reprenaient. Le palefrenier, responsable de l'accident, fut guéri,
mais il dut quitter Elouges. Chaque nuit, en effet, une grêle de pierres s'abattait sur les vitres de sa maison.
Détail tragique : l'exploitation du chantier mortel devait cesser le soir même de la catastrophe.
Le 30 août 1862, au Longterne Ferrand (29 morts)
Le 25 octobre 1869, à la Grande Veine du Bois d'Epinois (7 morts)
Le 3 avril 1930, au Longterne-Ferrand (20 morts), le Roi Albert rendit, en la circonstance, visite aux familles éprouvées.