On payait vingt-cinq centimes le droit de faire une danse.
Montés sur un chariot, des musiciens aux cuivres créaient une ambiance
fantastique. Comme la piste de bal, délimitée par deux ou trois piquets reliés par une corde appelée « cambiau », était en cendrée, les deux
mille personnes qui s'entassaient sur la place du Monceau usaient tellement leurs souliers qu'il y avait des comptes à rendre, et que les jeunes
gens se voyaient réclamer par les mamans le prix du cordonnier ». Un comité de cafetiers organisait la ducasse : les loges foraines partaient de
l’ancien local des combattants, jusqu'au Blanc Minez
. Il y avait des jeux populaires : courses au sac, perche au savon. Les fanfares des
environs venaient donner concert. Ainsi, la fanfare de Montignies-sur-Roc plaçait ses instruments sur une charrette à deux roues tiré par un
cheval. Vers deux ou trois heures du matin, la charrette était encore garée en face du café de l'ancienne perche demi-couverte, puis, le cheval
retournait tout seul. Heureusement qu'il savait son chemin... Durant la guerre de 1940-45, il n'y eut plus de ducasse aux « Fèves de rame » ;
en 1947, ce fut M. Antonin Cochet qui donna le signal d'un nouveau départ : avec cinq ou six amis dévoués, il lutta pour mettre un peu d'animation
dans le quartier et recréer une petite kermesse.
En 1911, un vélodrome avait été constitué à la savaterie, rue Victor Caudron, à l'initiative de Mr M. Romignot et Ulrich Lefèvre. Au départ,
il connut un gros succès. Lors des soirées, les sociétés musicales élougeoises se mettaient de la partie. Le grand animateur de ce vélodrome était
un Français du nom de Brocko. Avec un outil de ce genre, des locaux se créèrent une belle réputation de pistiers, les anciens gardent en mémoire
les noms de Merlot, Barbieux, Sartiaux... Mais bien vite, les « vedettes » ont demandé des prix trop élevés, et le vélodrome ne s'en est pas remis,
il a disparu avec la première guerre mondiale.
Une seconde initiative, créé en 1935 par Mr Jean Richez à l'emplacement de l’actuel terrain du Football Club fut inauguré par Storme, vainqueur de
Paris-Roubaix, avant d'accueillir annuellement les favoris numéro un du public. Ce vélodrome avait été acquis à l'exposition internationale de
Bruxelles, et il possédait une belle conception. Malheureusement, il ne connut que trois grandes saisons.
Le « Sporting-Club élougeois » signa son acte de naissance officiel en 1916 alignant Henri Dufour, Félicien Saussez, Marcel Regnart,
Georges Lebrun, Victor Sartiaux, Paul Martin, Raoul Brogniez, Simon Hayez, César Derbaix et Julien Plaisant, le « Sporting » fut sacré champion.
Mais ce succès n'eut pas de lendemain, confronté avec des difficultés de tous ordres, le club du baisser pavillon; il cessa ses activités en 1922.
Après quatres années « sans », le «Club Jean-Jaurès» assura le relais. Affilié à la Fédération sportive ouvrière, il comptait parmi ses éléments de
base Georges Laruelle, Camille Hot, François Cambier, Julien Moury, Pierre Decausemaeker, Jean Gattiez, Henri Verdaveine, Albert Cantineau, Jules
et Léonard Remy, Jules Dupont, Maurice Remy, Marceau Vachaudez, Jules Bastien et Emile Wuilcquot. Malheureusement, cette deuxième tentative ne
devait pas durer beaucoup plus que la première. En 1932, le «Club Jean-Jaurès » disparut.
Une troisième tentative, allait aboutir en 1934 à l'affiliation à l'Union belge, sous le matricule 2.195, d'une nouvelle équipe élougeoise. Le Football-Club était né. Pour ses premiers pas en division IV, il aligna Georges Laruelle, Léonard et Maurice Remy, André Devred, Emile Wilcquot, François Lebrun... Ils s'imposèrent d'emblées et montèrent en troisième division où, après un stage de deux ans, ils terminèrent à nouveau en tête. Dans l'entre-temps, un second club avait été créé dans la commune. Sous le nom d'Etoile Rouge, il prit part à la compétition en Fédération sportive ouvrière jusqu'en 1940, année où il arrêta ses activités.